CCUES 08/2017 : Projet de rapport 2016 sur le Handicap
Rédigé par Frédérique Limido-Milesi le . Publié dans Handicap.
Projet de rapport 2016 sur le Handicap
Information / consultation- Évolution du taux d’emploi sur UES : 7,075%
- effectifs salariés en situation de handicap : 5 768
- 49,5% salariés en situation de handicap travaillent dans le domaine client (45,4% en 2015)
- 80,5% des salariés en situation de handicap sont âgés de 46 ans et + et le taux de féminisation des TH est stable (42,8%)
- 37,9% salariés en situation de handicap sont en bande C en diminution versus 2015 (42%) au profit de la bande D (36,3% versus 34% en 2015)
Analyse de la CFE-CGC
La CFE-CGC constate avec satisfaction le respect du taux d’emploi imposé par la loi et son dépassement. Elle note que la Mission Insertion Handicap (M.I.H.) a pris en compte notre proposition concernant les échanges de bonnes pratiques entre entités et a œuvré pour débloquer les situations individuelles suite à nos sollicitations. Il est donc regrettable que son effectif soit en baisse par rapport au début de l’accord.
Les objectifs de recrutement fixés verront peut-être une évolution puisque certaines entités restent à 0 quand d’autres atteignent tout juste l’objectif et certaines font plus que les doubler.
Nous soulignons que le temps dédié des correspondants handicap à l’activité est inférieur à celui prévu par l’accord. Les correspondants handicap ayant une part de leur salaire payé sur le budget, quid de la partie de l’argent dédié au handicap non utilisé ?
La sensibilisation tout au long de l’année par des actions locales est réalisée à la marge. En local, le fait d'établir un devis pour que la sensibilisation soit payée par la M.I.H. est parfois une donnée inconnue. Il est simple de faire des actions sans dépenser des sommes astronomiques comme des moments de convivialité en partenariat avec des Établissements et Services d’Aides par le Travail (ESAT).
Les achats du secteur protégé (pouvant représenter jusqu’à 2% du taux légal) représentent presque 1% du taux légal mais moins de 0,5% des achats globaux du groupe. Une piste à creuser.
Un article de la Fondation Orange concernant l’emploi et l’autisme indique : «Ce volet est très important pour nous. Les expériences telles que l’emploi de personnes avec autisme chez ANDROS, montrent que beaucoup d’entre elles peuvent travailler, même plus efficacement que la moyenne, si l’environnement et l’accompagnement sont adaptés. » non sans rappeler notre déclaration préalable effectuée au début des négociations de l’accord handicap en début d’année : « Dès 2008, une entreprise zurichoise emploie des informaticiens porteurs du syndrome Asperger qu’elle juge plus adaptable au digital. En 2013, le géant allemand du Software veut recruter 650 autistes d’ici à 2020 en raison de leurs compétences mathématiques. En France, la société Andros intègre quant à elle des travailleurs autistes. Il est vrai que le directeur général, Jean-François DUFRESNE, est concerné à titre personnel. Il est regrettable qu’Orange n’ait pas prévu jusqu’alors un projet sur ce sujet et qu’aucune passerelle ne se fasse avec la Fondation Orange très expérimentée sur le sujet. »
L’entreprise peut se démarquer en instaurant une politique handicap plus incisive en mettant en place des passerelles avec la Fondation Orange, reconnue pour son engagement dans le domaine de l’autisme.
Côté innovation, Orange peut se mettre en valeur et faire connaître davantage ses innovations en interne comme en externe.
Ces deux derniers points doivent permettre à l’entreprise de se démarquer.
Il est regrettable de méconnaître le nombre de sollicitions auprès du Service d’Appui au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés (SAMETH) sachant que Orange peut y prétendre gratuitement du fait de l’atteinte des 6% et ce, en amont de la prononciation des inaptitudes.
Une vraie politique handicap, c’est certes respecter la loi. C’est faire des actions régulières. C’est mettre tout en œuvre avant de prononcer une inaptitude et se mettre des objectifs comme le fait La Poste. C’est opter pour de nouveaux chemins. C’est aussi avoir un maillage sur tout le territoire qui a le temps nécessaire pour mener à bien sa mission.
Pour conclure :
La CFE-CGC souhaite que soit réaffirmé le rôle des correspondants handicap et notamment que les 80% de leur temps de mission dans les établissements principaux soit effectivement affecté à la mission handicap, et qu’il nous soit permis d’emprunter ces quelques mots tirés du livre « Plus fort la vie » de Philippe CROIZON :
« En relevant ensemble ce défi, nous voulons démontrer que le handicap n'est pas une fatalité. Avec du courage et de la volonté, chacun, qu'il soit valide ou non, peut repousser ses limites et accomplir de grandes choses. »