CSEC des 26 et 27 mai : au sommaire, "reprise" d'activité, orientations d'Orange France et du domaine de l'Intervention…

Au sommaire :

Covid19 : suivi des mesures pour accompagner le déconfinement…

Sans autres nouveaux documents de la Direction pour décrire le suivi des mesures, les interventions et interrogations de vos élus ont été nombreuses concernant le télétravail, le secteur tertiaire, "drives" et flex desk, le nettoyage des centraux et des boutiques, la "prime Covid"...

Orientations d’Orange France

Si les 4 grandes ambitions stratégiques pour 2025 restent, à ce stade, d’actualité, plusieurs chantiers de diagnostic sont lancés par la Direction d’Orange France pour analyser les impacts et anticiper les conséquences de la crise sanitaire et de la crise économique qui va s’intensifier.

Orientations du domaine Intervention

Certaines orientations vont dans le bon sens, mais la poursuite de l’automatisation, l’effort à fournir sur le déploiement FFTH, le faible niveau de recrutement externe ajoutés à l’essoufflement des personnels font toutefois craindre des conditions de travail toujours plus difficiles pour le Domaine de l’Intervention.

Et en préalable, notre déclaration concernant les résultats T1, Engage 2025, infrastructures et 5G…

Résultats financiers du T1

Si les résultats publiés le 30 avril sont en ligne avec les objectifs initialement annoncés pour l’année 2020, il faudra patienter jusqu’à la publication du T2 pour identifier la manière dont la crise sanitaire impactera les activités et la performance économique de notre entreprise. On peut néanmoins noter :

Sur le marché Entreprise : avec la crise sanitaire et le confinement forcé, les entreprises basculent en travail à distance… Le marché Entreprise enchaîne un 6ème trimestre de croissance. L’activité IT a crû plus fortement qu’au trimestre précédent, et les activités de Cyberdéfense se développent, les revenus ont augmenté de 20% sur l’ensemble des activités de connectivité et de services associés. Dans le même temps, les revenus du roaming sur le mobile sont tombés à zéro fin mars. Même si les perspectives du deuxième trimestre se dessinent elles restent difficiles à anticiper dans le détail : personne ne peut encore évaluer tous les impacts de la crise économique engendrée par la crise sanitaire, sur les défauts de paiements ou les fermetures d’entreprises, tandis que certains projets sont décalés dans le temps par nos clients.

Sur le marché grand public : la fermeture des boutiques quasiment partout en Europe a fait chuter les ventes de terminaux et les souscriptions à Orange Bank ; les raccordements Fibre ont étaient gelés dans la dernière quinzaine de mars, sauf pour les clients prioritaires. Le confinement et ses baisses induites immédiates ou anticipées de pouvoir d’achat qui orientent les consommateurs vers les offres low-cost, a relancé la guerre des prix.

Si le trimestre avait bien commencé, relativement aux nouveaux abonnements Fibre, les déploiements et les raccordements connaissent de grandes difficultés pour retrouver un rythme normal. Ils dépendent en effet d’un très grand nombre d’acteurs, et notamment d’un regrettable empilement de sous-traitants, qui n’ont pas tous la même capacité à rebondir. La CFE-CGC Orange alerte depuis longtemps sur les risques, de perte de maîtrise et de compétences notamment, qui non seulement anéantissent les économies sur les coûts qu’on croit avoir réalisées en sous-traitant, mais peuvent bloquer totalement l’activité lorsqu’un événement imprévu survient. Souhaitons que la Direction en tire les conséquences au moment des bilans sur la gestion de la crise.

Engage2025 et conséquences de la crise sanitaire

Les calendriers des engagements de déploiement des réseaux fibre et mobile pris pas les opérateurs auprès du régulateur ne pourront pas être tenus malgré les injonctions du Président de l’ARCEP en France. Des discussions sont d’ores et déjà ouvertes en ce qui concerne leur réorganisation et Stéphane Richard indique par ailleurs que cela pourrait prendre un an aux opérateurs pour retrouver le rythme de déploiement habituel.

Si les 4 grandes ambitions du nouveau plan pour 2025 peuvent, à ce stade et malgré les premières conséquences de la crise sanitaire actuelle, rester les orientations stratégiques du Groupe, il est probable que plusieurs inflexions, de nombreux décalages dans le temps, voire plusieurs ruptures s’imposent dès le second semestre. Cela impactera pêle-mêle l’organisation du travail des personnels (avec le possible maintien d’un télétravail massif), la politique de sous-traitance, les frais généraux, les orientations budgétaires, les défauts de paiements de clients entreprise… entre autres.

Les résultats du deuxième trimestre montreront également si Orange Bank qui a souffert de la fermeture des boutiques, sait rebondir et tirer parti des nouveaux usages « sans contact » pour recruter de nouveaux clients. Ils nous diront également si l’Afrique et le Moyen Orient, moteurs de la croissance du Groupe au T1, connaitront, ou pas, les mêmes conséquences décalées dans le temps, de la crise sanitaire en Europe.

Pour autant, le secteur Télécom est résilient, et Orange fait partie des entreprises les plus robustes.

Stratégie relative aux infrastructures et le calendrier 5G

Les derniers résultats financiers des GAFAM, leur capitalisation boursière moins chahutée que beaucoup d’autres grandes entreprises multinationales, montrent qu’elles sont aujourd’hui les entreprises gagnantes de la crise sanitaire mondiale et interrogent la dépendance des nombreuses Economies à des fournisseurs de technologie et services non européens. Cela interroge légitimement la responsabilité des gouvernants, des régulateurs et des entreprises de télécoms et d’IT européennes et africaines sur la souveraineté numérique et de fait économique des nations.

A ce titre le sujet majeur des infrastructures, de leur propriété, de leur construction et de leur exploitation de bout en bout, qui est mis en exergue depuis ces dernières semaines, démontre de manière plus aigüe encore son enjeu stratégique.

Le projet Orange TowerCo sera nécessairement réinterrogé et de fait reporté à 2021.

De la même manière, le déploiement des réseaux 5G est suspendu dans plusieurs pays, plusieurs opérateurs demandent le report des enchères sur les fréquences… Alors que des opinions publiques s’interrogent sur le bienfondé de la 5G, que des personnels du Groupe rédigent une tribune « Pourquoi stopper la 5G : partage d’une prise de conscience », qu’Orange a démontré la capacité à tenir la charge avec les réseaux actuels, que le sujet des fournisseurs d’équipement (HUAWEI pour ne pas le nommer) reste entier… il sera très certainement nécessaire qu’Orange prévoit une prise de parole rapide, structurée et didactique sur sa stratégie 5G.

La période de crise sanitaire et économique actuelle peut également ouvrir des opportunités industrielles dans le secteur des télécoms. Les opérations au Royaume Uni (Mariage géant au Royaume-Uni entre O2 et Virgin) et en Suisse (Salt et Sunrise s'unissent pour fibrer la Suisse) du mois de mai sont peut-être les prémices de consolidations d’opérateurs ou d’infrastructures télécoms ? Gageons que la réduction (même minime) de la distribution du dividende au titre de l’exercice 2019 permet de donner au Groupe une marge de manœuvre supplémentaire au cas où !

Pour conclure

Sur un tout autre sujet, enfin, la CFE-CGC Orange tient à rappeler l’obligation faite par le code du travail de mettre à disposition des personnels de l’UES les Procès-verbaux des réunions du Comité Social et Economique central ; or Il semble qu’ils ne le soient toujours pas alors que nous en sommes, depuis la création de l’instance, à la dixième séance aujourd’hui.

Lire et télécharger le CR du CSEC ici : cr_de_csec_mai_2_2020.pdf