Atalante Futur: le "micro"-zoning porte bien son nom
Rédigé par Stéphanie CRESPIN le . Publié dans INNOV.
Le principe de base de l’environnement dynamique chez Orange s’articule autour de 4 axes, nous explique la direction de l’immobilier groupe.
- Le partage d’un environnement de travail
- Le partage des positions de travail
- Un lieu d’ancrage pour chaque équipe
- La possibilité d’identifier au sein des environnements dynamiques des positions fixes.
Fort de ces principes, Orange, accompagnée de la société KARDHAM, a construit et communiqué à vos élus, au cours de l’été, les plans du microzoning, définissant ainsi les implantations des postes de travail, salles de réunion, boquettes et espaces collaboratifs.
KERDHAM, en qualité de « Designer d’espaces » a répondu à la commande en appliquant des critères minimalistes et toujours inférieurs à toutes les préconisations.
Les espaces et postes de travail ainsi proposés sont stéréotypés et banalisés malgré un discours affiché haut et fort de proposer des espaces de travail adaptés à la réalité du travail et co-construits avec les utilisateurs; les personnels du site.
Or les effets néfastes de certaines organisations spatiales sur la santé des personnels sont maintenant bien documentés.
On ne citera que quelques conséquences : augmentation de l’absentéisme dans les open spaces (Pejtersen et al. , 2011 ; Université de Lucenne, 2010), un travail réalisé dans des conditions sonores insatisfaisantes pour 80% des salariés du tertiaire, avec la perception d’une altération de la santé pour 94% des personnes interrogés (HNA 2016).
Une étude épidémiologique récente indique qu’une personne « en emploi » sur 5 présente une orientation vers un trouble mental.
Les aménagements en flex -office étant un facteur aggravant (fondation Pierre-Deniker, 2018).
Alors que le travail se structure autour de coopérations vitales pour notre entreprise et intègre une dimension sociale fondamentale, la conception d’espaces de bureaux adéquats s’avère cruciale. Les aménagements doivent favoriser cette dimension sociale et ne pas produire d’effets nocifs sur les conditions de travail et sur la santé des salariés.
Suite à des très nombreux projets immobiliers chez Orange et grâce au travail de vos élus CFE-CGC, nous pouvons lister quelques « dérives » dans les aménagements des espaces de travail régulièrement rencontrées.
- Des surfaces par postes minimalistes (en dessous des normes préconisées par AFNOR ( ?)
- Des regroupements de postes trop proches les uns des autres, la proximité devenant promiscuité :
-
- Un nombre trop important de postes regroupés dans un mêmes espace ouvert
- Des regroupements trop importants des postes en « bench »
- Une fausse égalité de traitement spatial, puisque la qualité d’une situation de travail dans l’open-space dépend de sa localisation.
- ...
Au regard des enjeux, tant en termes de travail et de production qu’en termes de conditions de travail et de santé, vos élus CFE-CGC, s’appuyant sur les travaux des experts, préconisent une implantation des postes plus distants les uns des autres et de réserver la configuration en bench seulement lorsque l’activité téléphonique est très faible.
Vos élus CFE-CGC estiment que dans le cadre de nos activités chez TGI ce ne sont pas les outils qui doivent déterminer la largeur du poste de travail, mais avant tout la dimension psychologique perçue et respectueuse d’une intimité attribuée.
Pour tenir ce critère il convient de prévoir une distance latérale entre les personnes d’au moins 180 cm afin de respecter l’indispensable intimité due à chacun. Nos bureaux font actuellement 160 cm, ce qui est le minimum, mais non l’optimum en termes d’aménagements.
Bruno Michel, ingénieur Ecole Centrale et architecte DPLG, compare cette pratique de « compactage » des postes de travail à une version ergonomique à peine humanisée de la stabulation d’élevage.
Vos élus CFE-CGC estiment qu’il est possible de mieux faire !
Et que dire des configurations des benchs de quatre dont deux des postes sont des bureaux « assis-debout » ? Peut-on croire qu’il sera agréable de travailler, assis à cette position lorsque le ou la collègue sera en position debout et vous dépassera de plusieurs têtes ?
Distances entre les postes.
Les experts s’accordent pour dire qu’une distance de 230 cm entre des postes adossés est particulièrement minimaliste, notamment lorsque deux personnes dos à dos téléphonent simultanément.
La distance de recul de 1,20m, telle que précisée dans la norme AFNOR X35-102, est le minimum à mettre en œuvre, mais malheureusement pas suffisante pour assurer le confort des salariés.
Les plans de microzoning*, présentés aux élus comportent souvent, trop souvent, des configurations ne respectant pas les règles d’aménagement permettant de créer des espaces de travail adaptés. Lorsque vos élus remontent ces points, la réponse est trop souvent : « Les salariés ont demandés cette configuration » ou « Il est compliqué de faire autrement ».
* A Consulter en bas de page
Ces réponses ne nous conviennent pas et nous demandons aux consultants de KARDHAM , le cabinet mandaté par Orange pour concevoir nos nouveaux espaces de travail, de revoir leur copie « pour que chaque m² soit un m² utile et bénéfique » aux salariés d’Orange comme le réclame leur slogan.
En parallèle, nous encourageons l’ensemble des salariés du site d’Orange Atalante à regarder avec attention les plans de microzoning partagés et les invitons à revenir vers leurs élus CFE-CGC pour leur faire part de leurs remarques et éventuelles inquiétudes.
Le CSEE sera consulté fin octobre sur la phase de microzoning du site d’Orange Atalante, ce sera l’occasion pour vos élus CFE-CGC de faire remonter clairement vos souhaits et vos attentes vis-à-vis du projet d’aménagement du site d’Orange Atalante en Flex Office.
Il ne faut pas se bercer d’illusion, le déploiement du Flex-Office chez Orange se fera afin de réaliser le plan Scal Up, le plan d’économies. Nous devons accompagner le mouvement pour que nos sites nous permettent encore demain de travailler avec efficacité et dignité
Par Laurent Piffeteau
Consultez les plans en PDF (NB: compte tenu du poids des fichiers, leur téléchargement peut être un peu long)
9.1.1_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r2_-_centre_-_a2_cotestableau.pdf9.1.2_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r2_-_ac_-_a0_cotestableau-3.pd
9.1.3_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r2_-_ac_-_a0_cotestableau.pdf
9.1.4_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r3_-_ab_-_a0_cotestableau.pdf
9.1.5_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r3_-_centre_-_a2_cotestableau.pdf
9.1.6_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r3_-_ab_-_a0_cotestableau.pdf
9.1.7_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r4_-_ab_-_a0_cotestableau.pdf
9.1.8_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r4_-_centre_-_a2_cotestableau.pdf
9.1.9_csee_tgi_2022_08_n54_projet_atalante_futur_annexe_1_aps_2-r4_-_ac_-_a0_cotestableau.pdf