NAO OBS SA : Un manque d'ambition décevant !
Rédigé par Thibault LINTE le . Publié dans OBS SA (UES OBS).
Depuis 2020 l’ensemble du personnel subit une perte de pouvoir d’achat : faibles NAO, non versement d’intéressement pour 2022, baisse d’avantages (kiosque, mutuelle, la perte des revalorisations automatiques indexées sur le SMIC).
Avec le retour d’une forte inflation en 2022 qui se poursuit en 2023 et une volonté d’OBS SA d’une croissance forte avec une politique de fidélisation et d’attractivité, l’enjeu d’une NAO significativement ambitieuse n’a jamais été aussi important.
Cette année 2023 aurait donc dû marquer le retour à une croissance du pouvoir d’achat de toutes et tous au travers de mesures fortes et à la hauteur des enjeux et ambitions. La réalité est bien différente et loin des attentes.
Les NAOs, une valse à deux temps
Premier temps : les NAO centrales UES OBS. Malgré les avancées obtenues et une priorité donnée aux mesures collectives, la CFE-CGC l’avait annoncé : sa signature ne signifiait pas un blanc-seing pour les NAO OBS SA.
Deuxième temps : les NAO OBS SA. Conforme à sa position annoncée, la CFE-CGC a effectué des revendications afin de proposer de nombreuses solutions pour répondre aux attentes importantes et légitimes de toutes et tous : une augmentation collective et des augmentations individuelles d’ampleur.
Nous n’avons pas caché notre inquiétude quant à la capacité de fidélisation d’OBS SA au regard des faibles propositions et du contexte global.
Nous avons fait écho à l’attente forte de toutes et tous et avons ardemment défendus vos intérêts. Bien que nous ayons pu convaincre en partie sur les risques d’un manque d’ambition dans la politique salariale 2023 et obtenu quelques avancées, ces dernières sont restées insuffisantes au terme de la négociation.
Très faible ambition côté direction !
Depuis de longs mois la CFE-CGC constate l’augmentation des prix de nos ventes, en même temps que la hausse de l’inflation.
Pourtant les enveloppes d’augmentations ne suivent toujours pas.
En responsabilité vis-à-vis de l’entreprise, la CFE-CGC ne peut ignorer la baisse de la profitabilité d’OBS SA c’est pour cela que les revendications portées restent raisonnables au regard des résultats afin de tenir compte de la pérennité de l’entreprise tout en protégeant et valorisant les hommes et les femmes qui travaillent à la réussite collective.
Rappelons que le SMIC s’est vu revalorisé de 9.5% en 18 mois et que les produits "premiers prix" sont les plus touchés par l’inflation, avec en moyenne + 20,9 % entre janvier 2022 et janvier 2023.
Mais cette année encore la position de la Direction est simple : « l’accord salarial n’a pas vocation à répercuter le montant de l’inflation sur les rémunérations ».
La Direction a refusé le rattrapage de perte de pouvoir d’achat de 2022 provoquée par les faibles mesures salariales de la décision unilatérale 2022, ainsi qu’une clause de revoyure 2023.
L’inflation n’était pas, jusqu’à cette année, un élément de décision fort pris en compte par la Direction lors des NAO. Désormais elle ne l’ignore plus mais n’en prend pas assez la mesure.
Pour la CFE-CGC, la faible ambition de la politique salariale de la Direction est une erreur stratégique. Pour réussir il faut avoir le courage de ses ambitions !
Les mesures salariales de la direction
Une augmentation de 4,05 % de la masse salariale des personnes dites éligibles soit 9 753 000 € à répartir dans les augmentations en 2023.
Ce pourcentage est réparti entre les augmentations individuelles, les promotions, la réduction des écarts de rémunération entre les hommes et les femmes et une enveloppe spécifique à la fidélisation de personnes non éligibles aux augmentations individuelles.
Économiquement, la CFE CGC ne comprend pas pourquoi la Direction prend le risque de perdre ses talents, l’effort financier nécessaire pour les remplacer étant bien plus conséquent sur le marché de l’emploi tel qu’il est aujourd’hui.
L'investissement dans de nouvelles offres de services n'a de sens que s'il est accompagné d'une pérennisation des salariés sur ces offres.
Malgré de (petites) avancées le résultat n’est pas suffisant
- La CFE CGC s’est investie pleinement pour de meilleures augmentations individuelles
C’est malgré tout insuffisant.
Economiquement, la CFE CGC ne comprend pas pourquoi la Direction prend le risque de perdre ses talents, l’effort financier nécessaire pour les remplacer étant bien plus conséquent sur le marché de l’emploi tel qu’il est aujourd’hui.
- La CFE-CGC a défendu avec force une augmentation collective.
La Direction, depuis toujours, s’est opposée au principe même de l’augmentation collective.
Face à une telle position dogmatique, plutôt qu’user son énergie dans des opérations de communications « marketing », captieuses et fractionnelles, la CFE-CGC a priorisé la négociation et porté tous ses efforts pour convaincre la Direction du contexte cruellement particulier et de l’importance d’une telle mesure.
Ce faisant, la CFE-CGC a été la seule organisation syndicale à avoir réellement défendu avec force le principe de l’augmentation collective et apporté des propositions hors dogme non constructif.
Les propositions que nous avons faites étaient cohérentes avec la situation économique de l’entreprise et proportionnées de telle façon que la Direction aurait pu les accepter dans un esprit de construction.
Loin, trop loin, d’un résultat satisfaisant, la CFE-CGC a permis une légère ouverture pour les plus bas salaires.
C’est une première.
Qu’on ne s’y méprenne pas, c’est bien insuffisant pour s’en réjouir ou s’en contenter mais cela permet malgré tout aux plus bas salaires, inférieurs à 34 000 € annuel, d’obtenir très majoritairement une augmentation.
La CFE-CGC restera vigilante à l’application de cette mesure
En synthèse, le tableau des revendications et de la proposition DirectionFort de ces constats vos représentants CFE-CGC n’ont pas apposé leur signature sur cet accord qui reste trop éloigné des attentes et ne répond pas aux enjeux.
Retrouvez notre tract sur le sujet : nao_obs_sa_avril_2023_-_un_manque_dambition_decevant_.pdf