Disparition de la marque France Télécom
Rédigé par Sébastien Crozier le . Publié dans Communiqués de Presse.
France Télécom étudie bien une éventuelle fusion avec l'opérateur scandinave TeliaSonera. En cas de succès des négociations, France Télécom créerait ainsi le numéro deux européen de la téléphonie fixe et mobile et de l'accès internet avec une capitalisation boursière combinée de l'ordre de 100 milliards d’euros, derrière l'allemand Deutsche Telekom et au niveau de Telefonica.
Outre le montant important de l’opération à hauteur de 34 milliards d’euros, le système de d’échange d’actions devrait voir l’arrivée d’un nouvel actionnaire peut-être majoritaire dans le groupe France Télécom à hauteur voire à un niveau supérieur au principal actionnaire actuel, l’État français avec 26,7% des parts.
L’une des principales contreparties qui seraient exigés par le gouvernement suédois, actionnaire important de TeliaSonera ne serait rien moins que l’abandon définitif de l’appellation « France Télécom » au profit d’une appellation unique « Orange ».
La CFE-CGC demande à la Direction de France Télécom et à l'État français, premier actionnaire, premier employeur avec 70 000 fonctionnaires d’État de garder l’appellation « France Télécom » dans la nouvelle raison sociale qui sera choisi à l'occasion de la prochaine Assemblée Générale du 27 mai prochain. Non seulement le nom de l’opérateur historique rappelle les origines publiques et nationales de notre groupe, elle évoque également les obligations de service public et universel qui y sont attachées.
En faisant disparaître la marque France Télécom, la Direction prend de surcroît le risque de perturber une grande partie de la clientèle attachée à l’entreprise.
Depuis quelques mois, la Direction de France Télécom poursuit subrepticement la disparition progressive de la marque France Télécom.
Les marques de cette politique insidieuses sont :
- Début février, le site corporate « francetelecom.com » devient « orange.com ».
- Le nouveau catalogue des produits de la ligne fixe (dernière zone n'utilisant pas la marque Orange) fait disparaître la couleur bleue.
- Au début de l'année la Fondation France Télécom a fêté ses 20 ans en prenant le nom Fondation Orange.
- Les boutiques rénovées sont complètement Orange. Le logo France Télécom (devenu pour l'occasion blanc et orange) est remplaçable en quelques minutes. L'esperluette « & » a disparu. La boutique récemment ouverte sur les Champs Elysées s'appelle Orange.
- Les factures France Télécom ont adaptées pour permettre le remplacement du logo par celui d’Orange.
- Au mois de décembre, l'opération de vente d'actions France Télécom aux salariés s'est appelée « Orange Success ».
- L'ensemble des activités de recherche ont été rebaptisé Orange Labs (au lieu de R&D anciennement Cnet). C’est sous cette appellation que s’est faite il y a quelques semaines l’ouverture d’un centre à Aman en Jordanie.
En faisant voter par la prochaine Assemblée Générale du 27 mai, le changement de la raison sociale de France Télécom en Orange, la direction de l’entreprise souhaite banaliser le nouvel opérateur et faire oublier ses missions de service public. Le mot « »rance" ayant été supprimé, l'État français pourrait plus aisément se désengager, au profit d’un nouveau bloc d’actionnaires aux contours encore très imprécis.
Ce désengagement de l’État français, qui multiplierait les risques d’OPA, se ferait au grand détriment des 70 000 fonctionnaires d’État qui ont été « prêtés » à l’entreprise mais sur le sort desquels le gouvernement aucune responsabilité particulière à l’heure où l’entreprise connait la plus grande opération de restructuration industrielle des trois dernières décennies avec un 1er plan de 22000 suppressions d’emplois et 10 000 mutations géographiques ou professionnelles.
La CFE-CGC réclame :
- le maintien de l’appellation France Télécom dans la raison sociale
- le maintien de la participation de l’État, qui devra respecter ses devoirs d’actionnaire dominant et d’employeur
- la constitution d’un actionnariat salarial puissant
Contacts :
- Sébastien CROZIER, élu de la CFE-CGC au Comité Central d’Entreprise (06 86 27 32 72) Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
- Pierre MORVILLE, Délégué Syndical Central CFE-CGC (06 62 22 78 35) Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.