Pourquoi la CFE-CGC/Unsa n'a pas signé l'Accord Handi 2011/2013
Rédigé par Webmaster le . Publié dans Handicap.
Pourquoi la CFE-CGC/Unsa ne signe pas l'accord Handicap 2011-2013"
Ce n'est pas tant pour ne pas avoir souhaité le faire car elle ne peut que soutenir une cause noble et nécessaire dans une société qui pour conserver son sens se doit d'abord de respecter les personnes handicapées et de commencer par ne pas les ignorer.
La CFE-CGC/Unsa s'était associée pour cette raison à la signature du précédent accord 2008-2010.
La CFE-CGC/Unsa ne signera pas cependant ce nouvel accord pour de nombreux motifs:
-En raison du constat d'échec de la Direction à recruter des Travailleurs Handicapés tout d'abord. La Direction elle-même n'a pas arrêté pas de dire à chaque séance de discussion de cet accord "nous n'arrivons pas à recruter!" en prenant toute forme d'excuse y compris la concurrence qui existerait entre les entreprises pour recruter cette partie de la population du monde du travail, qui est pourtant dans notre pays à 20% de taux de chômage soit le double du reste de ce même marché d'emploi.
Le sujet de ce constat d'échec de la Direction est lié d'abord à la limitation complète du périmètre de recrutement sur les métiers prioritaires (vente, après vente). Très sincèrement, aujourd'hui, elle tente d'afficher que les diplômes ne sont plus demandés et que simplement la fibre commerciale peut être le critère. Elle en arrive même, en appui des conseils de la Halde, après les avoir pourtant rejetés pendant toutes les séances de négociation, à accepter à compétence égale sur un poste de donner la priorité au Travailleur Handicapé (discrimination positive).
-Ainsi donc, aujourd'hui, en sortant d'un ancien accord péniblement non-atteint (il manque à ce jour 25 CDIs et 32 alternants à la finalité de l'accord 2008-2010), et pour lequel les syndicats avaient mis comme condition que cet accord soit d'abord complètement clos avant de construire le nouveau, cet accord Handicap 2011-2013 est devenu un conglomérat de bonnes intentions de la Direction mais dont les chiffres et le suivi sont tout simplement du domaine du virtuel et de l'hypothétique.
En effet, depuis Octobre 2010, un plan de crise de recrutement qui doit perdurer les 3 années du nouvel accord a réussi à faire 47CDIs avant fin 2010 et seulement 7CDIs de janvier à mai 2011. La Direction qualifie aussi le recrutement comme saisonnier lorsqu'elle constate aussi cette différence 47 avec 7. Elle annonce, cependant, une pléthore de recrutement à atteindre dont simplement les CDIs qui a partir d'aujourd'hui et pour 2011 doivent atteindre le chiffre de 125 (100 par an dans le nouveau plan + 25 restants de l'ancien). Voici le schéma de recrutement proposé dans son contenu de 3 ans: 300CDIs, 100 alternants, 60 THs formés en parcours interne, 30CDD, 25CDIs+32alternants de l'accord précédent=547 recrutements.
-Ne sommes nous pas dans un tel parcours qui, ne prenant pas en compte l'expérience du précédent, reste dans le domaine de l'annonce et présage un échec encore plus grand. Le rythme naturel de l'ancien accord constatait que 150 RQTH (Reconnaissance de la Qualité de travailleurs handicapés) étaient détectés en interne à l'Entreprise, le prochain accord annonce un "naturel" augmenté de 80 en plus par an (soit 690 dans les 3 ans), ce calcul n'est pas mentionné dans l'accord car du pur domaine du souhait. Il est cependant présenté en séance dans le mécanisme d'équilibre, départ/recrutement, du taux d'emploi TH final UES de 4,82% soit une progression de 1,04% sur 3ans.
-Pour évoquer le deuxième volet nécessaire de cet accord qui est de traiter le départ anticipé et accompagné des Travailleurs handicapés séniors, un Temps Partiel Senior Handicap qui n'a pas mandat en séance d'être négocié (dixit la Direction) est décliné. Seulement il ne semble pas répondre à un tiers de la population concernée ayant plus de 55 ans aujourd'hui soit 1100 personnels et ambitionne de façon affichée 244 départs en 3 ans.
On ne peut que très difficilement ne pas penser qu'une grande partie de ces naturels candidats au départ sont en fait pris en otage d'un recrutement inefficace et pour sauvegarder des chiffres de taux d'emploi qui puissent garder un niveau de communication acceptable !
-De plus un tel TPSH a deux casseroles derrière lui: l'impossibilité pour un prétendant à la retraite d'échapper à l'accord obligatoire, pour fatigabilité, d'une commission AD HOC (Tintin et son capitaine Haddoc s'en retourneraient dans leur tombe!) et dont l'intérêt étudié en séance par un syndicat tiers, ne présente aucun avantage par rapport au TPS déjà signé pour les 2 prochaines années. Il ne devra vivre ainsi que pour seulement la 3ième année.
-Par ailleurs le fait pour la CFE-CGC/Unsa de ne pas être signataire de cet accord que nous critiquons nous empêcherait selon la Direction d'en suivre l'application. Ceci est anormal et discriminatoire à notre égard et est utilisé comme moyen de pression pour faire signer les autres syndicats.
Pour toutes ces raisons et compte-tenu de tous ces éléments, la CFE-CGC/Unsa sort officiellement son droit d'alerte par sa non-signature, afin de poser un acte qui laisse toute place à la réflexion de la Direction et à sa possibilité de changer de cap dans cette première année d'exercice qui est déjà bien entamée et qui très certainement en démontrera tous les signes de faiblesse et les problèmes que nous signalons.
La CIT Handi CFE-CGC/Unsa