Résultats financiers d'Orange du 1er trimestre 2019
Rédigé par Nathalie Valcroze le . Publié dans Economie et Réglementation des Télécoms.
[French version here/English version below]
Dans le cadre du Comité de Groupe Européen d'Orange des 4, 5 et 6 juin 2019 à Amsterdam, la Direction du Groupe a inscrit un point à l'ordre du jour relatif aux Résultats financiers d’Orange au premier trimestre 2019 présenté par Pascal Marchand, Directeur du Contrôle de Gestion Central Groupe.
Sans revenir dans le détail sur les données financières présentées par Pascal Marchand - elles ont déjà fait l’objet d’un sujet dans d’autres instances, notamment en CCUES et donc de précédentes restitutions - voici toutefois quelques informations sur les principaux pays en Europe :
L’Espagne qui était jusqu’à présent le gros moteur de la croissance en Europe ralentit ce trimestre avec seulement +0,4 % de CA.
En Pologne, la tendance continue à s’améliorer depuis plusieurs trimestres. Il semble que ce soit le signe d’une durabilité du retournement de la situation dans ce pays. Le CA a augmenté de +2,6 % hors ventes d’équipements.
Il n’est pas inintéressant de savoir que ce pays réalise un CA non négligeable dans le secteur de l’énergie. La prestation qui consiste à acheter et revendre de l’électricité a cependant une marge faible (<10%) bien loin de celle des services de communications électroniques.
En Belgique la tendance est bonne mais Orange y a perdu plusieurs contrats MVNO ce qui a entrainé une baisse du chiffre d’affaires Wholesale.
En Roumanie la base de clients fixes poursuit sa croissance mais le CA global baisse de 2% en raison de la baisse des ventes d’équipements, et de la fin du roaming.
En Slovaquie et Moldavie, le chiffre d’affaires recule au premier trimestre.
Il est à noter -et à saluer- qu’à chaque présentation, le support est enrichi de nouvelles données de comparaison avec les opérateurs concurrents, ce qui nous permet de situer Orange par rapport à ses pairs, de mieux comprendre la stratégie et mesurer les résultats respectifs d’Orange et ses concurrents sur les différents marchés sectoriels.
Les élus ont en revanche regretté de ne pas disposer de données plus précises sur les résultats d’Orange Bank.
Alors même que le bureau ne cesse de demander à la Direction que la durée de l’intervention consacrée aux résultats financiers soit réduite à son strict minimum, les résultats financiers ont tout de même occupé l’assemblée pendant les deux premières heures de la séance plénière. Sans doute la demande des élus n’est-elle pas totalement dénuée de contradiction : à la suite la présentation de Pascal Marchand, les questions ont en effet été nombreuses et le débat particulièrement animé, les résultats des choix stratégiques et économiques du Groupe sur les diverses géographies européennes suscitant un vif intérêt.
En réunion préparatoire nous avions convenu d’interroger la Direction sur l’annonce de décroissance des CAPEX qui avait été faite en début d’année pour 2019.
Cette annonce semble aujourd’hui démentie par une croissance persistante des investissements sur le premier trimestre.
Pascal Marchand a confirmé que le montant des CAPEX devrait baisser sur l’année 2019, la décroissance s’amorçant au S2 alors que le Groupe connait encore une phase intense de déploiement des réseaux THD.
Ainsi les investissements dans le THD sont encore en hausse en France, en Espagne, en Pologne et sur la zone MEA. En comparaison, ceux de BT augmentent aussi mais ceux de Téléfonica et Vodafone baissent.
Avec des investissements qui représentent 18% du CA, Orange présente le ratio le plus élevé. S’agissant du cash-flow, Orange n’affiche pas non plus un bon score au regard de ses pairs malgré la croissance de l’EBITDA.
Le contrat conclu avec Vodafone en Espagne a interpelé les élus. Il s’agit d’un contrat de partage des infrastructures mobiles en zones non denses. L’accord doit se traduire par une économie de CAPEX sur la durée du contrat mais par davantage de charges en termes de locations opérationnelles.
Les élus se réservent la possibilité d’interroger plus précisément la Direction sur la stratégie du Groupe au prochain Comité de novembre en matière de partage d’infrastructures. Cette recherche de mutualisation de l’investissement prendrait-elle le pas sur la concurrence par les infrastructures telle que privilégiée jusqu’alors ?
La Direction a évoqué les exemples français dans le cadre du New Deal ou des RIP, les possibilités d’accords croisés, qui paraissent faire sens comme en Espagne, sont assujettis aux positions des régulateurs nationaux dans les autres pays européens.
[English version]
As part of the Orange European Works Council held in Amsterdam on June 4th, 5th and 6th, 2019, the Group’s Management has included an item on the agenda relating to Orange's financial results for the first quarter of 2019 presented by Pascal. Merchant, Director of Central Group Management Control.
Without going into detail on the information presented to us by Pascal Marchand - They have already been the subject of a topic in other forums, including CCUES and therefore previous restitutions- here are some details on the main countries in Europe:Spain, which until now has been the main driver of growth in Europe, is slowing this quarter with only + 0.4% turnover.
In Poland the trend continues to improve for several quarters. It seems that this is the sign of a sustainability of the reversal of the situation. Sales increased + 2.6% excluding equipment sales.It is interesting to know that this country achieves a significant turnover in the energy sector. The provision of buying and selling electricity, however, has a low margin (< 10%) far from that of electronic communications services.
In Belgium the trend is good but Orange has lost several MVNO contracts which has led to a decline in the wholesale turnover.
In Romania, the fixed customer base continued to grow, but overall sales decreased by 2% due to lower equipment sales and the end of roaming.
In Slovakia and Moldova, sales declined in the first quarter.
It should be noted that at each presentation, the support is enriched with new comparative data with the competing operators, which allows us to assess Orange in relation to its competitors, to better understand the strategy and to measure the respective results of Orange and its competitors in the various sectoral markets.
The elected representatives, however, regretted not having more precise data on the results of Orange Bank.
Even as the office continues to ask the Management that the duration of the intervention devoted to the financial results should be reduced to a strict minimum, the financial results have still occupied the assembly during the first two hours of the plenary session. No doubt the demand of the elected representatives is not totally devoid of contradiction: following the presentation of Pascal Marchand, the questions were indeed numerous and the debate particularly animated, the results of the strategic and economic choices of the Group on the various European geographies arousing keen interest.
At the preparatory meeting we agreed to question the Management on the announcement of the decrease of CAPEX which had been made at the beginning of the year for 2019.The announcement seems today contradicted by a persistent growth of investments in the first quarter. Pascal Marchand confirmed that the amount of CAPEX should decrease in 2019, the decline starting in Semester2 while the Group is still experiencing an intense phase of deployment of THD networks.
Thus, investments in THD are still rising in France, Spain, Poland and the MEA zone. In comparison, those of BT also increase but those of Telefonica and Vodafone fall.
With investments representing 18% of sales, Orange has the highest ratio. Regarding cash flow, Orange does not show a good score in comparison with its competitors despite the growth of EBITDA. The contract signed with Vodafone in Spain interested the elected representatives. This is a contract for sharing mobile infrastructure in non-dense areas. The agreement must result in a CAPEX saving over the duration of the contract but by more expenses in terms of operating leases.
The elected representatives reserve the possibility of questioning management more closely about the strategy of the Group at the next November Committee about infrastructure sharing.
Management has referred to French examples in the context of the “New Deal” agreement, the possibilities of such deals, which seem to make sense as in Spain, are subject to the positions of national regulators in other European countries.
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