L' Orange pressée
L’Orange pressée
Aujourd’hui, la situation d’Orange France est préoccupante, particulièrement concernant les personnels, les clients, le dialogue social et évidemment, le business.
Pour les personnels, le rapport SECAFI, dont l’entreprise n’a pas pris toute la mesure, démontre que le moral des troupes est catastrophique.Il y a une perte de sens, une désaffection vis-à-vis d’Orange. Sans oublier le corps encadrant qui ne cesse d’être en surrégime et de moins en moins en phase avec les directives à appliquer. Pire encore, être manager aujourd’hui ne fait plus rêver nos talents. La réduction des coûts devient une stratégie à part entière et avec Scale Up cela apparait clairement pour tous, la seule qui vaille.
Cette perte de sens est aussi prégnante dans la perte d’attractivité. Nous sommes passés des meilleurs, au moins pires et n’avons plus les moyens de nos ambitions., De plus en plus de salariés se demandent même si nous avons encore des ambitions.
En parallèle, la NAO (Négociation Annuelle Obligatoire), n’assure plus le partage de la valeur. Le décalage de traitement salarial entre la base et le top 1000 de nos dirigeants sans réelle cohérence avec l’effort demandé ne passe plus.
Cela nuit également à notre attractivité sur un marché du travail tendu où toutes les entreprises se battent pour les talents de demain. Nous en subissons les conséquences chaque jour.
Côté clients, pour l’heure, la perception d’Orange reste encore positive (NPS)… au profit de concurrents plus mauvais que nous : nous sommes au mieux les moins mauvais !
L’augmentation de nos tarifs a démontré que les clients ne sont plus prêts à payer plus pour rester chez Orange. Nous ne sommes pas Apple ! Pas de pricing power chez nous.
Orange est régulièrement pointé du doigts pour ses pannes, sur sa gestion des sous-traitants, sur l’état de ses réseaux cuivre et fibre qui laisse des villages sans connectivité beaucoup trop longtemps. Nous désertons le territoire pendant que certains le réinvestissent.
Coté BtoB, le constat est encore plus amer. Nous sommes empêtrés depuis plus de 8 ans avec Delivery, une catastrophe industrielle qui a obérée notre capacité à produire dans un délai raisonnable. Malgré X crash program, nous sommes passés d’un délai d’installation fibre pro de 4j à 200j. Impossible désormais de vendre du service, de la production express qui nous permettait de produire dans un délai de 5 semaines, de la garantie de temps d’intervention ou de rétablissement. Nous ne sommes plus crédibles.
Le manque criant d’une véritable stratégie sur le BtoB ne rassure pas les personnels et ce n’est pas ATE qui est en mesure de rassurer. Bien au contraire, les gains opérationnels ne sont pas au rendez-vous et les collectifs sont tendus.
La CFE-CGC Orange reste plus que dubitative s’agissant de la nouvelle version d’Orange souhaitée par nos nouveaux dirigeants. Au final, que restera t-il d’une Orange pressée ?
