La négociation annuelle salariale vient de commencer
Rédigé par Frédérique Limido le . Publié dans Egalité Professionnelle - Diversité - Discrimination.
Pour mesurer ce que les personnels ont gagné ou perdu cette année, il faudrait avoir des bilans précis. Tâche impossible à FTSA !
Inflation réelle et pouvoir d’achat
Les personnels de France Télécom SA ont appris avec surprise que les dividendes versés en 2006 aux nouveaux actionnaires ont été de 2,5 milliards. En 2007 ils s’élèveront à 3 milliards, soit plus de la moitié de la masse salariale annuelle de FTSA. Les personnels ont aussi constaté que leur rémunération n’augmente pas ou peu, moins en tout cas que le coût de la vie.
Au centre des polémiques actuelles, les fameux indices Insee. L’appréciation de la hausse du coût de la vie avait déjà donné lieu dans la cadre de la NA0 2006, à quelques dialogues de sourds entre la CFE-CGC et la direction, arc-boutée sur les seuls résultats de l’Insee.
Depuis, la polémique s’est intensifiée : Selon le sondage TNS/Sofres du début octobre 2006, l’évolution du pouvoir d’achat inquiète 42% des Français et 68% estiment que leur propre pouvoir d’achat n’augmente pas.
Or, sur ce point précis, l’Insee constate bien une stagnation depuis plusieurs années du pouvoir d’achat des salariés.
A l’origine de cette distorsion : il y a, entre autres, les « dépenses contraintes », qui représentent aujourd'hui 36% du budget des ménages ». Ces « dépenses contraintes » sont principalement celles liées au logement, à l’énergie, à l’eau, au téléphone et aux services de communication qui ne font pas partie de l’indice Insee et qui connaissent de fortes hausses (8% l’an pour l’achat immobilier). En clair le prix de votre ordinateur baisse mais vous en achetez un tous les dix ans ; votre loyer explose et vous payez tous les mois.
Salaires : des statistiques sincères et transparentes.
La direction nous dit que les salaires ont augmenté en moyenne de 2,1% en 2006, sans donner aucun élément de vérification statistique d’une telle affirmation. Si l’article 7 de l’accord 2006 prévoyait des bilans salariaux par CE, les IRP n’ont jamais bénéficié de tels comptes-rendus d’aucune sorte que ce soit. Il est donc difficile aux organisations syndicales de vérifier si le bilan de ces « budgets annuels moyens » par métiers, par régions, par établissements correspond de près ou de loin aux chiffres très généraux avancés. La bonne foi reste un argument un peu court pour une négociation qui concerne plus de 100000 salariés.
La confusion entre salaires et traitements
La CFE-CGC n’acceptera pas une nouvelle fois le mélange d’informations entre fonctionnaires et salariés de droits privés visant à dissimuler la réalité de la situation sociale.
Comment peut-on comparer des traitements et des salaires ?
Sans la présentation de ces statistiques et notamment celles concernant plus particulièrement le bilan des rémunérations 2006 des salariés, la CFE-CGC saisira les autorités compétentes pour obtenir de la Direction l’application du droit !