Le soleil d'Orange MEA occulté par les nuages qui pèsent sur l'emploi
Rédigé par Marc Arnold le . Publié dans Comité Groupe Europe+Monde.
[French version here/English version below]
Dans le cadre du Comité Groupe Monde des 25, 26 et 27 mai 2021 (réunion en distanciel), la Direction du Groupe a inscrit le suivi des opérations OMEA à l’ordre du jour, dossier présenté par Alioune NDIAYE – CEO de Orange MEA, Clotilde BOURY – DRH MEA, Jérôme HENIQUE – Directeur des Opérations OMEA.
Alioune Ndiaye rappelle les enjeux OMEA pour le Groupe Orange, à savoir devenir l’opérateur multi-services préférés des africains, et conquérir le leadership sur sa zone en 2025.
Après une synthèse de la crise sanitaire que connaît aussi l’Afrique, Alioune Ndiaye rassure en affirmant que la contagion est en forte baisse depuis plusieurs semaines.
Avec un CA en 2020 de 5,8Mds €, plus de 128 millions de clients mobiles, 33 millions de clients 4G et 49 millions de clients Orange Money, notre présence dans 18 pays africains nous permet d’assurer une croissance CA de 5,2% en 2020 (vs 2019) et une augmentation de l’Ebitdaal de 10%.
Au 1er trimestre 2021, malgré la crise sanitaire, le CA s’élevait à 1,5Mds €, soit + 7,1% comparé au 1er semestre de 2019.
La zone Afrique et Moyen-Orient représente 14% du CA du Groupe en 2020, et les relais de croissance sont encore nombreux : + de 800 millions d’africains ne sont pas encore connectés à internet et la population africaine doit doubler d’ici à 2050. Les 4 axes de croissance restent la Data Mobile, le très haut débit, les services financiers mobiles et le B2B.
Face à ses concurrents, Orange présent dans 18 pays se place en 3ème position derrière MTN et Vodafone (respectivement sur 17 et 9 pays). Même si ces deux grands concurrents sont présents sur les deux premières économies du continent (au Nigéria et en Afrique du sud), Orange dispose d’un portefeuille plus large et mieux équilibré.
Avec les programmes TREE (réduction de CO2 de nos infrastructures), OSCAR (reconditionnement de nos équipements réseaux) et IDEAL (l’inclusion numérique aussi large que possible en zones rurales), Orange assure sa proximité avec la population africaine.
Clotilde Boury fait ensuite un point sur les compétences et l’emploi sur la zone MEA.
Avec des effectifs stables, la zone compte en mars 2021 14608 salariés Orange, avec une cible de 170 recrutements avant la fin de l’année, et des formations ‘7 new skills’ qui ont bien été accueillies : Big Data, cloud, IOT (Internet des Objets), B2B et nouveaux services financiers entre autres. Les parcours s’organisent bien et ne sont pas trop bousculés par la crise sanitaire, peut-être aussi grâce à la moyenne d’âge de la population africaine qui est de 20 ans seulement…
Jérôme Hénique présente les 3 derniers dossiers Orange Money, le projet Kilimandjaro et la situation des Towercos en Afrique.
Depuis 2008 avec Orange Money (+ 123% de CA chaque année jusqu’en 2015, et + 37% par an entre 2015 et 2020), avec désormais depuis 2020 Orange Bank aussi, le Groupe est devenu un acteur majeur financier sur le continent africain. Notre objectif pour 2025 se concentre sur un CA de 1,1 Milliard d’euros et 45 Millions de clients actifs, avec une plateforme Ericsson et un CSP (Centre de Services Partagés) localisé en Afrique.
Dans le cadre du programme Kilimandjaro, le projet ANO / GNOC (Global Network Operation Center) a démontré depuis 5 ans une optimisation autant en termes de QoS (Quality of Service) qu’en termes de coûts. Cette mutualisation réussie de l'exploitation des coeurs de réseaux pour 8 filiales (Mali, Sénégal, Guinée, Guinée Bissau, Côte d'Ivoire, Centrafrique, Cameroun, RD Congo) a démontré selon Jérôme Hénique son efficacité, et le contrat avec Huawei a été prolongé d’un an et sera accompagné d’un "Run" OMEA.
Du côté des ressources humaines du Groupe en ‘dual contract’ avec Huawei, les salariés pourront opter au 31 août 2022 soit pour un retour dans leurs filiales africaines d’origine, soit pour une continuité au sein des équipes GNOC actuelles.
Pour le 3ème sujet présenté par Jérôme Henique sur le focus des infrastructures, il affirme que les situations sont très variées en zone MEA, à savoir :
-une 1ère catégorie de pays où les Towercos possèdent une forte proportion des sites ou tours : en RDC 82%, en Burkina Faso 74%, au Cameroun 46%, en Côte d’Ivoire 41%. Ce modèle se prêtera bien à des évolutions du type ESCO ‘Energy Service Company’ (alliance d’un financier ‘vert’ et d’un constructeur / mainteneur de sites télécom) ou IDEAL ‘Include Digital in Every African Life’ (partenaires institutionnels avec des solutions intégrées)
-une 2ème catégorie de pays où Orange ainsi que les autres MNO’S conservent leurs sites avec très peu de partage entre opérateurs : Egypte, Tunisie, Jordanie, Maroc, Botswana, Sierra Leone, Liberia, RCA, Madagascar. Ce 2ème modèle pourrait s’orienter vers un meilleur partage de réseaux entre MNOs (Mobile Network Operators)
-une 3ème catégorie où Orange contrôle la majorité des sites et les partage très peu : Sénégal, Mali, Guinée, Guinée Bissau. Ce 3ème modèle tendrait plus vers une augmentation du taux de co-location.
En quelques mots ou chiffres, les opérateurs gèrent toujours plus de 99% de leurs tours en zone MENA (Middle East & North Africa), alors qu’ils ont cédé 34% de leurs tours en Afrique subsaharienne.
Malgré des présentations bien argumentées et des chiffres mis en évidence et qui tendent à convaincre de l’efficacité technique de l’outsourcing avec Huawei, les témoignages de nos représentants africains soulèvent des inquiétudes sur la partie des ressources humaines du projet. Le mode ‘distanciel’ appliqué à nouveau lors de cette séance du Comité de Groupe Monde nous a privés d’échanges en face-à-face qui auraient pu révéler des doutes et des tensions certaines lors des réponses (incomplètes) apportées par la Direction OMEA.
Les élus réitèrent leurs deux demandes : une représentation des salariés africains au CA d’OMEA ainsi qu’un actionnariat OMEA (lorsqu’il y aura entrée en bourse) partagé avec ces mêmes salariés. Pas de rejet particulier exprimé par la Direction.
Les élus suivront de près l’évolution du projet Kilimandjaro en Afrique notamment pour cette extension d’une nouvelle année et le Run OMEA. Localement des réunions ANO/GNOC doivent aussi se tenir dans les prochaines semaines pour chaque pays concerné et le Comité de Groupe Monde sera tenu informé.
[English version]
As part of the World Group Committee on May 25th, 26th and 27th 2021 (remote meeting), the Group Management placed the Monitoring of OMEA Operations on the agenda, presented by Alioune NDIAYE - CEO of Orange MEA, Clotilde BOURY - HRD MEA, Jérôme HENIQUE - Director of OMEA Operations.
Alioune Ndiaye recalls the OMEA challenges for the Orange Group, namely, to become the preferred multi-service operator for Africans, and to gain leadership in its region in 2025.
After a summary of the health crisis that Africa is also experiencing, he reassures by saying that the contagion has been falling sharply for several weeks.
With 2020 sales of € 5.8 billion, more than 128 million mobile customers, 33 million 4G customers and 49 million Orange Money customers, our presence in 18 African countries allows us to ensure sales growth of 5.2 % in 2020 (vs 2019) and an increase in EBITDAL of 10%.
In the 1st quarter of 2021, despite the health crisis, sales amounted to € 1.5 billion which rises +7.1% compared to H1 2019.
The Africa and Middle East zone represents 14% of the Group's turnover in 2020, and there are still many growth drivers: more than 800 million Africans are not yet connected to the Internet and the African population must double by 2050. The 4 growth areas remain Mobile Data, very high speed broadband, mobile financial services and B2B.
Faced with its competitors, Orange present in 18 countries, is in 3rd position behind MTN and Vodafone (respectively in 17 and 9 countries). Even though these two major competitors are present in the continent’s two leading economies (Nigeria and South Africa) Orange has a larger and better balanced portfolio.
With its 3 programs TREE (reduction of CO2 in our infrastructure), OSCAR (reconditioning of our network equipment) and IDEAL (digital inclusion as wide as possible in rural areas) Orange's ensures his proximity to African population.
Clotilde Boury then gave an update on Skills and Employment in the MEA zone. Stable workforce, in March 2021 the area had 14,608 Orange employees with a target of 170 recruitments before the end of the year, and '7 new skills' training courses that were well received: Big Data, cloud, IOT (Internet of Objects), B2B and new financial services among others. The routes are organized well and are not too jostled by the health crisis, perhaps also thanks to the average age of the African population which is only 20 years old... Jérôme Henique presents the 3 last points Orange Money, the Kilimanjaro project and the situation of the Towercos in Africa.
Since 2008 with Orange Money (+123% of turnover each year until 2015, and +37% per year between 2015 and 2020) with now since 2020 Orange Bank as well, the group has become a major financial player on the African continent. Our goal for 2025 focuses on a turnover of 1.1 billion euros and 45 million active customers, with an Ericsson platform and a CSP (Shared Services Center) located in Africa. As part of the Kilimanjaro program, the ANO / GNOC (Global Network Operation Center) project has demonstrated for 5 years a rather successful optimization both in terms of QoS (Quality of Service) and in terms of costs. This pooling of the operation of network cores for 8 subsidiaries (Mali, Senegal, Guinea, Guinea Bissau, Ivory Coast, Central African Republic, Cameroon, DR of Congo) has demonstrated, according to Jérôme Henique, its effectiveness, and the contract with Huawei was extended for one year and will be accompanied by an OMEA RUN. As for the Group's human resources under a "dual contract" with Huawei, employees will be able to opt on 08/31/2022 either for a return to their original African subsidiaries, or for continuity within the current GNOC teams. For the 3rd subject presented by Jérôme Henique on the Focus of infrastructures, he affirms that the situations are very varied in the MEA zone, namely:
- 1st category of countries where the Towercos have a high proportion of sites or tours: in DRC 82%, in Burkina Faso 74%, in Cameroon 46%, in Ivory Coast 41%. This model will lend itself well to developments such as ESCO 'Energy Service Company' (alliance of a 'green' financier and a builder / maintainer of telecom sites) or IDEAL 'Include Digital in Every African Life' (institutional partners with integrated solutions)
- 2nd category of countries where Orange as well as the other MNO's keep their sites with very little sharing between operators: Egypt, Tunisia, Jordan, Morocco, Botswana, Sierra Leone, Liberia, RCA, Madagascar. This 2nd model could be oriented towards better network sharing between MNOs (Mobile Network Operators)
- 3rd category where Orange controls the majority of sites and shares them very little: Senegal, Mali, Guinea, Guinea Bissau. This 3rd model would tend more towards an increase in the co-rental rate... In a nutshell, operators still manage more than 99% of their tours in the MENA zone (Middle East & North Africa), while they passed on 34% of their tours in Sub-Saharan Africa.
Although these presentations are well argued and the figures highlighted tend to convince of the technical effectiveness of outsourcing with Huawei, the testimonies of our African representatives raise concerns about the human resources part of the project. The 'remote meeting' mode applied again during this World Works Council session deprived us of face-to-face exchanges which could have revealed doubts and certain tensions during the (uncomplete) responses provided by the OMEA Management.
The elected representatives reiterate their two demands: a representation of African employees on the OMEA Board of Directors as well as an OMEA shareholding (when there will be an initial public offering) shared with these same employees. The Group Management did not not take an unfavorable position...
The World Works Council members will closely follow the evolution of the Kilimanjaro project in Africa, especially for this extension of a new year and the RUN OMEA. Locally, ANO/GNOC meetings should also be held in the coming weeks for each country concerned and the World Works Council will be kept informed.
Emploi & Métiers Europe et International Participation, Intéressement et Actionnariat CSEC UES Orange Comité Groupe Monde